Il est inquiétant que les engagements financiers de l'État, si on y ajoute la carte magouille de la dette liée à la covid, est déjà le premier budget de l'État. L'addition des deux représente un total de 60,4 milliards d'euros pour 2023, chiffre juste supérieur au budget de l'enseignement scolaire – qui est, de mémoire, de 59 milliards d'euros. Les prédictions déjà très néfastes selon lesquelles le coût de la dette serait le premier budget de l'État d'ici à 2027 sont donc déjà réalisées.
Monsieur le ministre, comment allez-vous remédier à l'étouffement du budget si ces engagements augmentent chaque année ? Quelles économies allez-vous provisionner en plus des autres économies nécessaires pour au moins ramener le déficit à 3 % – je n'ose même pas imaginer que nous pourrions un jour avoir un excédent ? Nous sommes inquiets des décisions qui seront prises après le 9 juin.
Je n'ai pas trouvé votre explication de l'isolement de la dette covid assez pertinente pour justifier que vous passiez outre les observations de la Cour des comptes. Vous dites d'ailleurs aux Français que la dette coûte 54 milliards d'euros, alors qu'en réalité, elle coûte 60 milliards d'euros. Cela manque de transparence et nos compatriotes ne reçoivent pas une bonne information.
Je souscris à l'observation de la présidente selon laquelle vous vous soumettez aux demandes des investisseurs, qui semblent l'emporter sur l'intérêt du contribuable. Nos émissions sont largement couvertes, avec des taux de couverture souvent supérieurs à 150 %. Avec 50 points d'avance, donc, non seulement nous satisfaisons les investisseurs, mais nous leur donnons des gages bien supérieurs à ce que le marché pourrait supporter.
On pourrait donc améliorer la gestion et, au vu des résultats, je ne salue pas du tout celle de l'Agence France Trésor. Il suffirait que nous proposions des conditions de financement de la dette permettant un taux de couverture de 100 % et je ne vois pas d'intérêt à en proposer de si avantageuses qu'elles se traduisent par ce taux de 150 %.