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Intervention de Diane Braccagni

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 17h15
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

Diane Braccagni, administratrice nationale de l'Organisation nationale des syndicats d'infirmiers libéraux (Onsil) :

Je suis en accord avec les propos de mes confrères des syndicats FNI et Sniil.

Je suis infirmière libérale depuis vingt-quatre ans dans un désert médical, en Eure-et-Loir. Dans les déserts médicaux, les infirmières libérales doivent « courir après des prescriptions » et réaliser parfois des actes pour lesquels elles ne disposent pas des outils nécessaires, au risque de créer des situations ubuesques.

Si nous disposions des outils adéquats et des moyens pour agir, nous pourrions libérer du temps médical et participer ainsi à lutter contre les déserts médicaux. Notre rôle ne peut se limiter à combler les manques, nous avons un rôle et des missions propres qui doivent être reconnus.

Notre rôle inclut notamment la prise en charge des personnes âgées et dépendantes à domicile. C'est une part importante de notre travail, car il y a actuellement huit cent mille personnes dépendantes en France et ce nombre devrait atteindre 1,2 million très prochainement. La prise en charge de cette dépendance nous impose souvent de devoir solliciter des ordonnances auprès de médecins, mais ceux-ci sont rarement disponibles dans les déserts médicaux.

En tant que membre d'une communauté professionnelle territoriale de santé, je suis convaincue qu'il est essentiel que les infirmières collaborent étroitement avec les médecins, les pharmaciens, les kinésithérapeutes, etc. et qu'elles puissent bénéficier de délégations d'actes pour libérer du temps médical. Il faut cependant veiller à ce que ces délégations restent dans le cadre des compétences propres aux infirmières. Les certificats de décès n'ont pas été très bien accueillis par les infirmières libérales : je suis membre du collectif « Infirmiers libéraux en colère » et de l'Ordre national des infirmiers et je puis vous garantir qu'une majorité des infirmières libérales exprime sa réticence à signer de tels certificats.

Nous souhaitons que notre cœur de métier soit mieux reconnu, notamment en ce qui concerne la prise en charge de la dépendance, les soins des plaies et les vaccinations.

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