Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 15h00
Commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public

Agnès Buzyn, ancienne ministre des solidarités et de la santé :

Ce n'est pas une question de finances, mais bien de pénurie de soignants. Si nous n'avons pas de médecins, on maintiendra des maternités qui ne fonctionnent pas – ou alors avec des intérimaires, qui parfois partent avant la fin de leur garde, à cinq heures du matin, pour aller travailler dans une clinique, laissant la maternité sans professionnel qualifié. Quand vous êtes obstétricien, vous avez envie de pratiquer plusieurs accouchements chaque jour plutôt qu'un seul. Une petite maternité n'arrive pas à attirer des professionnels et travaille avec des intérimaires, ce qui met en danger la vie des femmes et des enfants parce que ces praticiens ne font pas suffisamment d'actes pour être aguerris.

Les études de référence émanent de l'Académie de médecine et la Cour des comptes vient de publier un rapport sur la périnatalité. La dangerosité est liée au fait qu'il y a une pénurie de soignants, ce n'est pas une question de finances et on se fiche de l'argent qu'on y dépense : une petite maternité est dangereuse, car il n'y a pas de plateau technique de bonne qualité quand il ne fonctionne qu'avec des professionnels intérimaires et qui font très peu d'actes. On n'est expérimenté que quand on fait beaucoup d'actes.

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