Je connais votre verve, mais vous me faites dire ce que je n'ai pas dit : je n'ai jamais dit que la dépense publique était le seul moteur de la croissance. Je dis qu'en période de reflux de l'activité économique, elle permet de soutenir une économie atone, par exemple après la crise des subprimes : regardez vos chiffres, regardez ce que disent les économistes.
L'État social est un héritage de la Libération ; j'assume qu'une part de l'économie française ne soit pas assujettie au marché, notamment tout ce qui relève des besoins fondamentaux. Ces dépenses publiques, ce sont aussi des recettes, c'est aussi une façon de faire fonctionner l'économie – je ne dis pas que c'est la seule, ni la plus importante, mais qu'il faut arrêter de la considérer uniquement comme des dépenses quand c'est aussi un gisement de recettes et surtout une utilité économique. C'est un point de désaccord entre nous. C'est une particularité de la France, et cela explique largement le fait que la France n'ait pas connu de récession l'an dernier, contrairement à l'Allemagne.