La trajectoire de la charge de la dette me paraît soutenable mais, encore une fois, il faut se demander à quoi elle sert. Si l'on investit dans la transition écologique, dans la construction d'hôpitaux, dans la rénovation de bâtiments, cela fera marcher l'économie, accroîtra les rentrées fiscales et les versements de cotisations : globalement, on s'y retrouvera.
Comment augmenter les impôts sans toucher tous les Français ? Je vais me montrer très réformiste, très modéré : nous pourrions revoir la fiscalité sur les superdividendes – la part des profits qui va s'accumuler chez les actionnaires et ne rejaillit pas sur l'économie –, sur les rachats d'actions, sur les transactions financières ; nous pourrions nous attaquer aux niches fiscales les plus importantes et les plus problématiques. J'ai fait le calcul avec des amendements qui pourraient trouver une majorité au sein de la commission des finances : on peut facilement récupérer 45 milliards d'euros. Les cadeaux fiscaux qui ont été faits au capital et au monde de la finance – pour aller vite – pourraient être récupérés pour diminuer les déficits.