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Intervention de Éric Coquerel

Réunion du jeudi 30 mai 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la très forte croissance de la dette française depuis l'élection présidentielle de 2017 et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Des économistes pourraient vous donner leur avis. En tout cas, la situation ne me paraît pas dramatique.

La dette est indispensable, aucun État ne pouvant financer les investissements pluriannuels qu'il doit engager à partir de recettes annuelles. La dette n'est pas un fléau mais un moyen normal de fonctionnement. Dans les années 1960 et 1970, la dette était moins élevée parce que l'on menait des politiques de dévaluation. Lors de la création de l'euro, nous avons accepté, comme le souhaitaient les Allemands, que la monnaie unique poursuive la politique de monnaie forte qui était celle du mark, alors que ce n'était pas nécessairement adapté à notre économie. L'Allemagne se différencie de nous par certaines caractéristiques, notamment un système de retraite reposant beaucoup plus sur la capitalisation, une rente qu'elle doit faire assumer, une population vieillissante. Pour conduire cette politique monétariste, on a décidé à la va-vite, au milieu des années 1980, notamment sous l'impulsion de Jacques Delors, d'instituer la règle des 3 %, qui n'avait aucun fondement scientifique. Le choix a été fait de mener une politique de l'offre, de compétitivité, de rigueur monétaire, qui n'assure pas une meilleure santé économique. Cette construction idéologique explique la fixation de contraintes en matière d'endettement qui ne sont pas vraiment adaptées à l'économie française.

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