Nous connaissons les investisseurs par les bases de données que j'ai signalées à plusieurs reprises, celles de la Banque de France et du Fonds monétaire international ; des informations nous sont aussi transmises par les SVT sur les investisseurs les plus actifs. Je n'ai pas de contact direct dans la transaction avec les investisseurs, le marché secondaire étant animé par les banques spécialistes en valeurs du Trésor. En revanche, je rencontre des investisseurs. Je ne réponds pas à leurs demandes ; je cherche à savoir quels sont les déterminants de leur achat, quelles caractéristiques les intéressent. Mon intérêt est bien d'émettre de la dette qui correspond à un produit qui pourrait être acheté par les investisseurs. C'est le raisonnement qui a prévalu lors de l'émission de l'OAT verte : il y avait une vraie demande, que nous avons pu observer ; les investisseurs nous disaient qu'ils étaient prêts à acheter une dette avec des standards verts. Si j'émets des obligations qui ne correspondent pas à un besoin des investisseurs, cela se traduira par un coût plus élevé pour le contribuable.
Les épargnants confient leurs fonds aux grands noms de la gestion d'actifs – des Allemands ou des Français qui ont investi dans des assurances vie, par exemple, ou encore des Finlandais ou des Néerlandais qui ont investi dans des fonds de pension : je peux être amené à rencontrer ces organismes pour avoir un retour sur nos techniques d'émission, pour savoir si les maturités que nous proposons correspondent à leurs besoins, afin de bien répondre à la demande qui nous est adressée.