Je redis que je ne pense pas que la déflation soit un objectif de la banque centrale du Japon : au contraire, les autorités japonaises la combattent. Le Japon a une dette fortement domestique car largement détenue par la banque centrale. Il diffère aussi de nous parce qu'il a sa propre monnaie. Nous avons, nous, accès à des investisseurs quasi domestiques puisqu'ils appartiennent à la zone euro, un espace où il n'y a pas de risque de change. Dès lors qu'il y a un risque de change, l'investisseur sera plus réticent à acheter des obligations dans une autre monnaie que la sienne.
On voit dans les données du Fonds monétaire international que les pays qui ont le plus fort taux de détention de la dette par des non-résidents sont des pays de la zone euro : la Finlande, la Belgique, l'Autriche, la France ou l'Allemagne – ces deux derniers pays étant à peu près au même niveau, notamment parce que nous sommes au sein de la zone euro, et que nous attirons des investisseurs classés comme non-résidents mais qui sont bien dans la même zone monétaire que nous.
Quant à la Suisse, elle a aussi sa propre monnaie.