Les nouveaux déficits et les déficits passés, avec les amortissements, représentent chacun environ la moitié de nos besoins de financement : en 2024, les amortissements s'établissent à 151 milliards d'euros et le déficit à financer est de 146,9 milliards. S'agissant de l'évolution, nous vous répondrons plus en détail par la suite.
Sur les montants empruntés, nous avons un programme d'obligations de moyen et long terme fixé en loi de finances : tant que celle-ci ne change pas, nous ne modifions pas ce plafond. De manière générale, il est exceptionnel de le modifier en cours d'année : la prévisibilité est essentielle pour les investisseurs ; il ne faut pas surprendre.
Concernant la remontée des taux d'intérêt, la dernière fois que notre taux moyen à l'émission était de 3 %, c'était en 2008. La différence entre les deux périodes réside dans la politique monétaire très accommodante menée à partir de 2015-2016 pour éviter les risques de déflation puis pour limiter les effets de la dette covid : c'est le principal facteur d'évolution des taux au cours des quinze dernières années.
Quant aux questions de nos interlocuteurs, ils s'interrogent sur tous les paramètres de macroéconomie comme de finances publiques que nous présentons. Notre rôle est d'exposer les objectifs du Gouvernement et de présenter les mesures prises. Ces investisseurs se font leur propre opinion sur la trajectoire budgétaire de la France et décident du prix auquel ils sont prêts à acheter nos titres. Ce qui est important à mes yeux, c'est que nous bénéficions d'une bonne demande : la dette française est liquide, la France a un excellent crédit. Nous trouvons ainsi des investisseurs pour nous prêter de l'argent, donc pour réaliser notre programme de financement. Il faut rappeler que nous avons un spread de 50 points de base par rapport à l'Allemagne.