Tout au long de l'année, la maturité des émissions est essentiellement décidée en fonction de la demande des investisseurs. Mon intérêt est d'émettre de la dette qui va être achetée, qui correspond donc à un besoin. Or ce dernier peut évoluer durant l'année : les investisseurs veulent parfois des maturités plus courtes, parfois des maturités plus longues. Il est donc important de pouvoir s'adapter à la demande. Il s'agit d'un principe cardinal de l'Agence France Trésor, qui permet de réduire le coût de la dette à moyen terme pour le contribuable.
Cela dit, nous nous adressons à des types d'investisseur différents, qui ne recherchent pas tous la même maturité. Les investisseurs ayant besoin de poches de liquidités tels que les banques centrales ou de second rang sont plutôt demandeurs de maturités très courtes. À l'inverse, les fonds de pension, dont les passifs sont par définition très longs, recherchent plutôt des maturités très longues. Ainsi, nos titres verts ont une maturité comprise entre quinze et vingt-cinq ans, car cela correspond à la demande des investisseurs verts.
Les investisseurs se caractérisent par une grande constance : aussi la maturité moyenne des émissions n'évolue-t-elle pas beaucoup d'une année à l'autre. Elle correspond au comportement moyen des épargnants. Si tous les ménages français se mettaient à liquider leur livret A pour investir ces sommes dans un plan d'épargne retraite, nous observerions probablement une augmentation de la demande pour le long terme et une diminution de celle pour le court terme. Mais de tels changements ne sont pas si fréquents.