Vous l'avez dit très clairement : ce n'est pas l'Allemagne qui détient une partie de la dette française, mais des Allemands, à travers des assurances vie ; ce n'est pas non plus l'Amérique, mais des retraités, par le biais de fonds de pension américains. Notre dette n'est pas vendue à des États, ce qui écarte le risque d'ingérence.
Vous perdez très rapidement toute visibilité sur l'identité des détenteurs de la dette. Pourtant, à ma connaissance, la Banque de France réalise assez régulièrement un sondage ou une étude à ce sujet. Pourriez-vous préciser la fréquence de ces enquêtes et nous en communiquer les résultats ? Peut-on vraiment garantir qu'aucun fonds souverain appartenant à un État ne détient une part, aussi infime soit-elle, de la dette française ?
Les taux auxquels nous prêtons dépendent à la fois des taux directeurs et du jugement que se font les investisseurs de notre capacité à rembourser la dette. La politique conjoncturelle influence-t-elle également ces taux ? Autrement dit, les investisseurs fondent-ils aussi leur jugement sur l'unité politique d'un pays, sur sa capacité à prendre des décisions et sur les déclarations des uns et des autres, y compris au sein des oppositions ? De telles déclarations peuvent-elles avoir un impact, même marginal, sur le spread ?