Vous me demandez qui détient la dette française. Il faudrait plutôt demander qui prête à la France. Nous parlons d'un titre qui matérialise le fait qu'un investisseur a prêté de l'argent à la France.
La Banque de France et le Fonds monétaire international (FMI) nous fournissent des statistiques sur les détenteurs. Un quart de la dette de la France est détenu par la Banque centrale européenne (BCE), dans le cadre de sa politique monétaire ; un quart l'est par des investisseurs français ; un quart par des investisseurs du reste de la zone euro – on peut discuter de savoir s'ils sont domestiques ou étrangers ; un quart par des investisseurs du reste du monde, y compris d'autres pays européens, comme le Royaume-Uni et la Suisse.
Un titre de dette n'est pas une action ; aucune assemblée d'actionnaires ne décide de la politique de la France – c'est la prérogative des élus, non celle des créanciers.
J'ai cité les informations statistiques dont nous disposons. Il faut ajouter que les titres de dette s'échangent chaque jour. La Banque de France, par exemple, ne pourrait pas vous dire qui détient, tel jour, les billets qu'elle a émis : ils changent de main à chaque instant. De la même manière, nous ne savons pas qui détient les titres de dette. En revanche, nous connaissons les principales caractéristiques de nos investisseurs.