Tout à fait. Chaque année, dans la documentation annexée au projet de loi de finances, nous publions une variante relative aux taux. Supposons un choc de 100 points de base. Cela signifie que tous les taux augmentent de 1 point : un taux de 2 % passera à 3 %. La première année, le coût sera de 2,6 milliards d'euros, de 6,6 milliards la deuxième, de 10,3 milliards la troisième ; de 32,6 milliards au bout de dix ans. L'effet est progressif parce que nous refinançons progressivement la dette. Sa maturité moyenne s'établit à huit ans et demi : l'intégralité du stock n'est donc pas renouvelée chaque année ; le taux d'intérêt n'augmente que pour les nouvelles émissions.
Les simulations de cet ordre ne prennent pas en compte pas la cause de la hausse des taux. Si celle-ci suit une augmentation de la croissance, c'est-à-dire que l'économie et l'inflation sont plus fortes, elle s'accompagne d'une hausse des recettes. Lorsque les taux baissent parce que la croissance et l'activité diminuent, la charge de la dette est moindre, mais les recettes fiscales aussi. Les chiffres que je viens de citer ne concernent que les dépenses d'intérêt.