Plusieurs raisons justifient l'émission d'obligations indexées sur l'inflation. D'abord, celles-ci répondent à une demande spécifique : les investisseurs ont besoin de se protéger de l'inflation, en particulier en France où il existe des produits d'épargne comme le livret A, le LLDS et le livret d'épargne populaire (LEP), dont la rémunération dépend de l'inflation. Ensuite, ces produits nous permettent de diversifier les investisseurs, en intéressant ceux qui n'achèteraient pas des obligations à taux fixe. En répartissant l'incidence de l'inflation sur différents types de produits, nous réduisons le coût global pour le contribuable.
L'inflation provoque une hausse des taux d'intérêt, pour les obligations nominales comme pour les obligations indexées. Pour les secondes, une provision est inscrite dans le budget de l'État ; il s'agit d'une provision, non de l'argent dépensé, qui sera payé à l'échéance des titres. Elle n'est constituée que les années qui connaissent de l'inflation. Les premières subissent également l'effet de l'inflation. Actuellement, nous nous finançons à un taux moyen d'environ 3 % ; il y a deux ou trois ans, sans inflation, c'était 0 %. Il faut donc éviter d'affirmer sommairement que l'inflation n'a d'effet que sur les obligations indexées.