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Intervention de Caroline Nisand

Réunion du jeudi 23 mai 2024 à 10h00
Commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance

Caroline Nisand, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse :

La question de la formation est effectivement centrale. Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans mon propos liminaire, nous sommes très fiers de l'ENPJJ, qui fait un excellent travail. Il faut savoir que la formation qui y est dispensée ne s'adresse pas qu'aux lauréats des concours de la PJJ et que son catalogue de formation est ouvert aussi au personnel des départements. C'est la seule école d'application en France qui met vraiment l'accent sur la protection de l'enfance et le fait qu'elle soit ouverte au personnel des départements permet d'harmoniser la formation des différents acteurs.

Vous avez posé la question des doublons. Il est vrai que lorsque plusieurs mesures concernent la même famille, les personnes chargées de les appliquer ont peu d'échanges entre elles. Nous prônons une meilleure articulation entre les différents acteurs dans le cadre des groupes de travail auxquels nous participons et des instances locales que nous cherchons à généraliser. Il est insupportable que chacun travaille de son côté, sans échanger avec les autres : instaurer davantage de transversalité est vraiment l'une de nos priorités.

Nous sommes tellement convaincus de la nécessité de travailler à l'insertion, aussi bien des mineurs que des jeunes majeurs, que nous avons présenté au garde des sceaux un plan Insertion, qu'il a accueilli favorablement et validé. Grâce aux moyens qui nous ont été alloués l'année dernière, nous avons ainsi pu créer, dans notre schéma d'emplois, 92 équivalents temps plein pour des correspondants insertion, qui ont précisément vocation à faire l'interface entre tous les acteurs. La formation qualifiante dont ils bénéficient à l'ENPJJ vise à en faire des experts en matière d'insertion, qui est notre objectif phare. Plutôt que de multiplier les dispositifs, il s'agit de mettre nos mineurs et nos jeunes majeurs à niveau sur le plan scolaire et en matière de formation professionnelle pour qu'ils puissent, grâce au correspondant insertion, intégrer les dispositifs de droit commun en la matière – qu'ils soient en milieu ouvert ou en hébergement.

Nous venons de faire un bilan de la Crip, en adressant un questionnaire aux départements qui en ont fait l'expérimentation. Même si les résultats sont un peu hétérogènes, ils sont globalement positifs et nous souhaitons vraiment généraliser ce dispositif. Cela va nous coûter des équivalents temps plein – 0,2 par éducateur de la PJJ – mais cela vaut le coup, car c'est une vraie plus-value.

L'attractivité des métiers est un grand sujet. Comme je vous l'ai dit, on compte 22 % de contractuels au niveau national et 40 à 45 % dans certains centres d'hébergement, ce qui n'est pas satisfaisant. Afin de fidéliser et de former nos contractuels, nous avons créé des concours à affectation locale : les contractuels qui sont reçus, et qui bien souvent n'ont pas envie de changer de région, restent dans le service où ils étaient employés. Nous faisons beaucoup d'efforts pour que les contractuels qui ont donné satisfaction passent des concours et deviennent titulaires, avec la formation qui va avec, car de l'attractivité de nos métiers et de la fidélisation de notre personnel découle la qualité de la prise en charge de nos mineurs.

La question du salaire est importante, mais je ne suis pas sûre de pouvoir vous donner une réponse précise. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a eu une revalorisation des salaires versés aux éducateurs et qu'ils sont passés, au niveau statutaire, de la catégorie B à la catégorie A. Je ne dis pas que tout est parfait, mais je crois que le salaire d'entrée est compris entre 1 800 et 2 000 euros, ce qui est mieux qu'au niveau des départements.

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