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Intervention de Caroline Nisand

Réunion du jeudi 23 mai 2024 à 10h00
Commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance

Caroline Nisand, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse :

La réponse à votre question sur ce qui pousse les jeunes de l'ASE vers la délinquance mériterait une étude sociologique. Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous dire ce qu'il en est en la matière. Néanmoins, nous savons que les jeunes faisant l'objet d'une prise en charge pénale cumulent plusieurs vulnérabilités. Une étude que nous avons réalisée met en évidence qu'au moins deux tiers des enfants placés en centres éducatifs fermés sont issus des publics de l'ASE. C'est pourquoi je dis qu'il y a un cumul des vulnérabilités. On le sait : la précarité, les violences, les parcours de vie chaotiques sont des facteurs qui peuvent pousser vers des parcours d'ordre pénal – attention, il ne s'agit pas de dire que c'est général. Je ne peux pas vous dire beaucoup plus ; cela mériterait une véritable étude sociologique.

Nous menons des recherches, nous avons un service de recherche à la PJJ en lien avec l'institut de recherche des études judiciaires ; on essaie de déterminer ce qu'il en est. Il est très difficile d'établir des cohortes ; il faudrait avoir des remontées d'informations avec des outils statistiques fiables, mais on essaie néanmoins d'avancer sur la question pour reconstituer le trajet des mineurs qui sont passés par plusieurs dispositifs – départementaux, judiciaires. Il est important pour nous de savoir ce qu'ils deviennent ensuite : est-ce que la prise en charge permet de les remettre dans un dispositif d'insertion ? Notre ambition est de les aider à sortir de cette trajectoire difficile et à trouver une voie d'insertion, qu'elle soit scolaire ou professionnelle. Tel est l'objectif sur lequel nous sommes concentrés ; cela fait d'ailleurs partie des politiques prioritaires du Gouvernement.

J'ai déjà répondu en partie à votre deuxième question. Nous poussons pour qu'il y ait une meilleure coordination avec les services de l'ASE, au travers des instances dont je vous ai parlé, qui ne sont pas simplement des instances formelles au niveau national mais des instances locales, au plus près du terrain.

La baisse du nombre de familles d'accueil constitue une véritable difficulté parce que ce dispositif est particulièrement adapté à la prise en charge de nos mineurs. Nous en sommes tellement persuadés que nous venons de mettre en place une campagne de communication pour recruter de nouvelles familles. Celles que nous avons déjà recrutées arrivent à un moment de leur vie où elles prennent leur retraite et ne veulent plus renouveler leur engagement en la matière. Ce problème d'ordre démographique nous amène à devoir renouveler les familles d'accueil. Nous avons lancé une campagne de communication sur les réseaux sociaux et par le biais d'affiches pour recruter de nouvelles familles, notre mot d'ordre étant que tout le monde peut être famille d'accueil.

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