J'ai cosigné cet amendement déposé par Annie Vidal, qui revient sur le débat ouvert par Geneviève Darrieussecq à propos des registres. S'inspirant de pratiques internationales, il vise à créer un registre de médecins agréés volontaires, tenu par le conseil départemental de l'ordre professionnel compétent. Un tel registre garantit que seuls des médecins qualifiés, explicitement volontaires, pratiquent l'aide à mourir. L'expérience canadienne montre que seulement 1,3 % des soignants du pays se sont inscrits.
En commission, le vote de l'amendement visant à créer ce registre s'est joué à une voix près ; j'étais moi-même très hésitant. Je suis désormais convaincu de son bien-fondé.
Cette solution constitue une inversion de la norme. Plutôt que de créer une sorte de flou qui jette l'opprobre ou la suspicion sur l'ensemble des soignants, une liste de volontaires est clairement établie. Dès lors s'instaure une forme de renversement de la charge de la preuve : puisque tous les soignants ne sont pas susceptibles d'administrer… d'assister un suicide, ceux qui sont volontaires s'inscrivent sur une liste. Tous ceux qui n'y sont pas inscrits peuvent alors retourner, en quelque sorte, à la vocation initiale de leur métier.