J'associe à cette question ma collègue Lise Magnier.
Monsieur le ministre de l'économie, AstraZeneca a annoncé le 20 septembre la fermeture en 2024 de son site de conditionnement et de distribution de Reims. Les 120 salariés redoutaient depuis des mois ce couperet. Cette annonce est un paradoxe : nous parlons d'une multinationale florissante qui a réalisé plus de 37 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021.
L'usine de Reims existe depuis cinquante ans et fait partie du patrimoine industriel de notre ville. Cette fermeture annoncée est donc tout un symbole. Elle est due à la stratégie d'un géant pharmaceutique qui, après avoir racheté ce site en 2020, va s'en séparer à peine quatre ans plus tard, préférant diriger ses investissements vers des destinations plus exotiques.
À l'heure où se pose à nous le défi de la souveraineté pharmaceutique, mis en exergue par la crise sanitaire que la France a connue, à l'heure d'une prise de conscience collective et européenne de la nécessaire réindustrialisation de nos territoires, cette fermeture d'usine n'est ni envisageable, ni compréhensible, ni acceptable.
Des situations similaires existent partout en France. Nous devons collectivement relever le défi de la réindustrialisation de notre pays et, plus encore, développer nos filières souveraines. L'exemple rémois se retrouve dans nombre de circonscriptions, entraînant des difficultés réelles et concrètes : les salariés concernés sont inquiets pour leur emploi, leur reconversion, leur formation, et tout simplement pour leur avenir.
Néanmoins, loin d'être terminée, la partie ne fait que commencer. À Reims comme ailleurs, les élus locaux accompagnent ces hommes et ces femmes qui se battent pour conserver leur emploi. Les mêmes élus locaux luttent aussi au quotidien pour convaincre des groupes d'investir dans leur territoire car, nous le savons, l'annonce d'une fermeture conduit toujours à fragiliser violemment un bassin de vie entier.
Même si nous vivons dans une économie mondialisée, nos concitoyens, eux, aspirent à conserver un environnement professionnel, un environnement de vie, stable et serein. Que prévoyez-vous, non seulement pour préserver les emplois industriels existant dans nos territoires, mais surtout pour les développer ?