Je ne désespère pas de comprendre le choix du Gouvernement qui a présidé à la rédaction de l'article 5 du projet de loi. Le malade doit-il de façon générale procéder lui-même à l'administration de la substance et, par exception seulement, faire appel à un médecin ou à un infirmier ? Tel est l'objet des amendements que nous discutons.
Madame la ministre, vous ne répondez pas précisément à la question : pourquoi le malade devrait-il obligatoirement se l'administrer s'il est en capacité physique d'y procéder ? Avez-vous pensé qu'il n'est peut-être pas en capacité psychique de le faire ? Charles de Courson, je suis souvent d'accord avec vous mais pas en l'espèce : quand on veut mourir, c'est parce qu'on est atteint d'une maladie grave et incurable et qu'on subit des souffrances réfractaires aux traitements – ce sont les mots mêmes du texte. Je n'arrive donc pas à comprendre la rédaction de cet article.
Tout cela provoque une certaine suspicion : si le malade doit procéder lui-même à l'administration, n'est-ce pas finalement pour que l'aide à mourir soit utilisée le moins souvent possible ?