Nous avons l'occasion d'achever la transformation numérique de la gestion des actes civils pour les Français vivant à l'étranger. Dans son article 40, le code civil consacre la signature manuscrite de l'officier d'état civil comme garantie de l'authenticité des actes d'état civil. Ceux-ci sont donc exclusivement établis sur papier ; leur publication et leur délivrance se font soit en mains propres, soit par voie postale. Cette garantie d'authenticité présente de nombreux avantages : outre la signature manuscrite, le support papier facilite la conservation sur un ou plusieurs registres, en double exemplaire.
Pour nos concitoyens résidant à l'étranger, la demande d'un extrait ou d'une copie de l'acte civil pouvait être particulièrement longue et contraignante. Le recours à l'envoi postal présentait le risque que l'acte ne soit pas délivré à temps, voire qu'il se perde.
C'est pourquoi en 2018 le Gouvernement a été habilité à légiférer par ordonnance pour expérimenter la dématérialisation du traitement des actes déposés au service central d'état civil du ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Tout ne s'est pas fait au même rythme : la dématérialisation de la délivrance des actes d'état civil est effective depuis mars 2021, mais pour près de 1,7 million de nos concitoyens inscrits au registre des Français établis hors de France, la dématérialisation du registre permettant l'établissement, la mise à jour et la conservation de ces actes n'est pas encore opérationnelle.
Compte tenu du succès de la dématérialisation de la délivrance des actes d'état civil établis par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, il paraît opportun de pérenniser ce dispositif. Cette dématérialisation est largement plébiscitée par les Français établis hors de France et a déjà permis à l'administration d'économiser chaque année 1,3 million d'euros de frais postaux.
Eu égard aux contraintes techniques d'établissement, de mise à jour et de conservation de ces actes, il est tout aussi nécessaire, voire urgent, d'étendre la période d'expérimentation, qui, en l'état actuel du droit, prendra fin le 10 juillet prochain. Nous espérons que le délai supplémentaire permettra aux services de l'état civil du ministère d'achever ce processus, en garantissant la sécurité des données de nos concitoyens.
La proposition de loi représente une étape supplémentaire dans la simplification des démarches administratives. Elle est aussi un gage de liberté donné aux Français de l'étranger, en particulier ceux qui sont plus éloignés des outils et des pratiques numériques, qui conserveront la possibilité d'accéder au guichet. Le groupe Horizons et apparentés votera cette proposition de loi.