En réalité, mille et un exemples prouvent que vous vous souciez de notre souveraineté comme d'une guigne. Pour n'en citer qu'un, vous invitez le président ukrainien à s'exprimer dans notre hémicycle, tout juste deux jours avant la tenue des élections européennes. Il y a manifestement, dans votre esprit, la bonne influence d'un côté, la mauvaise ingérence de l'autre.
Cette loi est inutile : les manifestations nouvelles de l'ingérence, les tentatives de manipulation du débat public ne seront pas traitées par ce texte. Celui-ci n'empêchera pas, par exemple, les inscriptions sur les murs qui hystérisent le débat public. Mieux vaudrait faire respecter la déontologie journalistique par les chaînes d'information ! Surtout, la plupart des grands aspects de l'ingérence sont déjà réprimés par la loi. En réalité, ce sont la corruption de l'esprit public, le laxisme de l'oligarchie envers ses membres et la cupidité vorace qui habite nombre des dirigeants de ce pays, qui nous rendent vulnérables à l'ingérence et conduisent à faire passer l'intérêt étranger ou l'intérêt privé avant l'intérêt général.