Ce débat nous impose humilité et respect a priori de toutes les positions. Il nous oblige aussi à nous poser des questions et à y apporter des réponses ; je crois profondément qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Tout à l'heure, il a été dit que personne ne savait ce qu'il ferait dans une telle situation. J'y ai réfléchi et je pense que je souhaiterais pouvoir bénéficier de l'aide à mourir.
Cependant, en tant que législateurs, la question qui nous est posée n'est pas celle-ci, parce que la société n'est pas la somme des individus ; elle est plus que cela. L'enjeu n'est donc pas la somme des possibilités de recourir à l'aide à mourir, mais l'impact de celle-ci sur la société.
Les questions que nous devons nous poser sont les suivantes : quel message adressons-nous à ces personnes, rares mais bien réelles, dont les souffrances intolérables ne peuvent être soulagées, même par des soins palliatifs ? Dans le même temps, quel message adressons-nous aux plus fragiles et aux plus vulnérables ? Les exemples à l'étranger nous le montrent : le plus souvent, les critères finissent par s'élargir.
Ces questions sont fondamentales. Celle de la sémantique est importante ; il était nécessaire d'y répondre, mais nous avons eu ce débat hier soir. J'aimerais à présent que nous avancions dans l'examen du texte, au-delà de la sémantique.