Comme beaucoup ici, nous souhaitons une loi équilibrée. Une loi équilibrée, cela signifie qu'elle devra prendre en considération l'intérêt du patient et placer sa volonté, clairement exprimée, au cœur de toute décision médicale relative à la fin de sa vie.
Elle devra permettre aux professionnels de santé qui le souhaitent de ne pas participer à un geste qui irait à l'encontre de leur conscience.
Elle devra ouvrir un accès universel aux soins palliatifs – nous y avons travaillé la semaine passée.
Elle devra instaurer une aide à mourir pour ceux qui, en conscience, parce que leur vie est devenue intolérable en raison d'une affection grave et incurable, souhaiteront y avoir recours. À ce titre, il sera indispensable, pour n'exclure personne, de prendre en compte les directives anticipées.
Plutôt que de hiérarchiser les souffrances physiques ou psychologiques, elle devra les laisser à l'appréciation de la personne concernée.
Enfin, elle ne devra pas exclure ceux dont le pronostic vital n'est pas engagé mais qui connaissent déjà des souffrances intolérables.
Madame la ministre, si, à l'issue du vote de cette loi, nos concitoyens, pour ceux qui le peuvent, doivent se rendre en Belgique ou en Suisse, ou alléger leurs souffrances par leurs propres moyens, nous aurons échoué.