Aline a écrit : « C'est une histoire parmi tant d'autres, une histoire de malade, de souffrance, mais surtout une histoire d'amour et de vie, une histoire de famille brisée par une longue, trop longue agonie. Des semaines, des mois d'un combat qu'on nous impose en nous disant que, de toute façon, il n'y a rien à faire. Alors pourquoi ? Pourquoi infliger tout ce qui suit pour un combat perdu d'avance ? J'ai passé les deux derniers jours de vie de mon père auprès de lui, à le voir lutter et se débattre à chaque inspiration, pendant que j'étais en apnée, incapable de reprendre mon souffle. Maintenant, nous devons tenter de vivre avec toutes ces images intolérables. Nous devons vivre avec cette culpabilité de ne pas avoir pu abréger ses souffrances, de ne pas avoir pu respecter sa volonté. Par amour, par respect pour la vie, quand allez-vous faire cesser cette longue agonie ? »
Pour certains, seule la position du corps médical est digne d'intérêt et ils oublient d'écouter et de lire les témoignages des personnes concernées, afin de comprendre comment elles ressentent leurs symptômes et ce qu'elles vivent. S'ils le faisaient, ils découvriraient que certaines souffrances ne peuvent être tolérées, apaisées ou soulagées par aucun moyen thérapeutique ou d'accompagnement.
La société a le devoir de les aider. Il y a deux moyens de le faire : la sédation profonde et continue et l'aide à mourir, avec la possibilité de choisir comment mourir, rapidement et sans souffrance, au moment voulu, afin de vivre sa fin de vie avec sérénité.