Une fois abolie cette violence qui consiste à proscrire à un individu de choisir sa propre mort, l'obliger à souffrir au nom d'un principe d'intérêt public que personne ne peut justifier, une série de questions demeurera. Nous nous battrons en particulier pour que soit reconnu le droit de l'individu à choisir non seulement l'heure, le lieu et la date de son décès, mais aussi la personne qui lui tiendra la main jusqu'au dernier moment et accompagnera son geste ultime. Cette reconnaissance fera l'objet d'une série d'amendements que nous soutiendrons, car il n'est pas de liberté finale sans liberté de choisir la main qui nous accompagne.
Pour finir, collègues, je citerai le professeur Yvon Kenis : « Ne pas devoir se cacher comme un malfaiteur, pouvoir assumer la responsabilité de son acte et être prêt à en rendre compte devant ses pairs et devant la justice, constitue un soutien justifié pour celui qui a accepté de se mettre dans une situation pénible pour obéir à sa conscience. » En libérant la personne qui souffre, nous libérerons aussi la conscience de celui qui l'aide à ne plus souffrir.