En l'occurrence, il ne s'agit pas vraiment d'instaurer l'aide à mourir : elle existe déjà, de manière clandestine, dissimulée et récurrente. Dans ce pays, plus de 1 000 personnes la reçoivent chaque année. Aucun chiffre officiel n'existe : il est impossible de mesurer la chose tant la situation est complexe et la frontière ténue entre l'aide à mourir rapidement et l'accélération du décès par absence de traitement. En tout état de cause, l'aide à mourir revêt un caractère massif en France.
Mais on meurt dans la clandestinité, alors qu'on pourrait le faire suivant des règles ; on meurt dans l'illégalité, alors qu'une loi pourrait l'organiser ; on meurt en exil, alors qu'on pourrait être entouré de ses proches, de celles et de ceux qui vous aiment, de soignantes et de soignants.