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Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du lundi 3 juin 2024 à 21h30
Accompagnement des malades et de la fin de vie — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Ce projet de loi est particulièrement important puisque, pour la première fois dans notre pays, nous sommes appelés à voter pour, ou contre, une loi qui autorise à donner la mort, certes de façon très encadrée.

L'organisation des débats, telle que vous l'avez prévue, madame la présidente, avec le bureau de l'Assemblée nationale, est pertinente puisque vous donnez la parole, pour chaque groupe, à deux orateurs – l'un pour, l'autre contre.

Pour ma part, je me situe dans une troisième catégorie, celle des personnes qui s'interrogent, qui ont des doutes – et j'en ai beaucoup.

Tous les habitants de ma circonscription me disent qu'ils ont envie qu'on les aide à mourir s'ils souffrent, qu'il serait normal de le faire. La majorité de nos concitoyens partagent ce point de vue.

Quant aux professionnels de santé de mon centre de soins palliatifs, ils m'indiquent que, depuis environ quinze ans, ils suivent chaque année 200 personnes, parmi lesquelles une dizaine demandent réellement la mort. Cependant, quand ils mettent à leur disposition leur système de soins palliatifs, il n'en reste plus qu'une, et encore, pour formuler cette demande. Du point de vue de ces professionnels, l'important est de doubler, de multiplier les dispositifs de soins palliatifs.

J'ai donc des doutes. Quand je me suis installé à Bar-le-Duc, il y a une trentaine d'années, la propriétaire m'a dit qu'elle n'en avait plus que pour deux ou trois mois, qu'elle souffrait d'un cancer en phase terminale, que c'était fini… elle a vécu encore six ou sept ans.

Vraiment, j'ai des doutes : je crains qu'on ouvre la boîte de Pandore. J'attends de connaître le résultat de nos débats. J'appartiens à une catégorie particulière : celle, nombreuse peut-être – je l'espère –, de ceux qui, parmi nos concitoyens, s'interrogent.

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