…et ce, au nom d'une souffrance physique qui, évidemment, donnera lieu à différentes interprétations. Surtout, l'auto-administration sera vécue par beaucoup comme une punition. Aux patients qui veulent accéder à l'aide à mourir, vous semblez répondre : Très bien, faites-le vous-même !
Pourtant nombre de ceux qui seraient en capacité physique de recourir à l'auto-administration préféreraient faire appel à leur médecin traitant, à leur infirmier ou à leur personne de confiance. Or vous le leur interdisez. Que faites-vous de la volonté du patient ? Quelles raisons vous ont conduits à rédiger ainsi le texte ?
Dans les pays qui autorisent l'auto-administration et l'administration assistée, le recours au médecin est largement privilégié. Ainsi, au Canada, en 2022, sur 13 342 aides à mourir, seules 7 ont pris la forme d'une auto-administration ; de même, en 2023, en Belgique, où les deux modalités existent, on en compte seulement 6 sur 3 423 cas enregistrés.
Il faut laisser le choix au patient. J'espère que nous pourrons corriger l'article pour supprimer cette hiérarchie. Si nous y parvenons, nous ferons preuve de fraternité et d'humanité – je pense à Aurélie et à tous les autres.