Nous examinons enfin l'article 5, qui constitue le cœur de ce projet de loi puisqu'il définit l'aide à mourir, c'est-à-dire l'euthanasie et le suicide assisté. Votre texte constitue à la fois une loi d'exception, une loi collective et une loi de rupture.
La quasi-totalité des médecins qui travaillent en soins palliatifs déclarent que la loi Claeys-Leonetti de 2016 répond à l'écrasante majorité des cas de figure. Nous ne pouvons pas légiférer de nouveau tant que tous les Français n'ont pas accès aux soins palliatifs, partout sur le territoire.
Si elle était votée, cette loi ne permettrait pas seulement de concrétiser des choix individuels, elle concernerait aussi les médecins, les infirmiers, les volontaires, elle impliquerait les familles, qui souvent se déchirent. En ce sens, elle questionne notre société et revêt un caractère collectif.
Enfin, cette loi rompt avec la grande tradition de soins de notre pays. Nous devrions écouter nos voisins européens qui ont déjà légiféré sur le sujet : en Belgique, l'euthanasie s'est faite au détriment des soins palliatifs ; aux Pays-Bas, Théo Bauer, l'ancien contrôleur des cas d'euthanasies, nous alerte sur les enjeux d'une telle loi et sur le risque que l'euthanasie et le suicide assisté remplacent et supplantent progressivement les soins palliatifs.
La voie des soins palliatifs est la seule que nous devons suivre.