Je souhaite revenir sur le périmètre, madame la ministre. On a évoqué initialement une centaine de patients. Cependant, si l'on retient les chiffres évoqués par notre collègue Isaac-Sibille – 4 % de personnes qui recourent à l'aide active à mourir en Belgique ou aux Pays-Bas ; 660 000 décès par an en France –, l'aide à mourir pourrait concerner jusqu'à 20 000 à 30 000 personnes.
Plusieurs d'entre nous se prononceront sur le texte au regard des débats qui ont lieu dans l'hémicycle. Or on ne mesure pas bien que le fait d'offrir une telle possibilité aura un effet incitatif. Je reviens sur des expériences de terrain. Récemment, des aides-soignantes d'un Ehpad m'ont dit avoir été sollicitées par des familles qui demandaient une aide active à mourir pour leur parent. Les soignants ont ensuite évoqué le sujet avec les résidents de l'Ehpad, et il en est ressorti que la moitié d'entre eux n'étaient pas opposés à une aide active à mourir. Simplement, ils ne la demandaient pas pour eux-mêmes, mais surtout dans l'esprit de soulager leurs proches. Voilà un facteur que nous avons peu évoqué.
Autre exemple : j'ai participé à une prise en charge solidaire…