J'ai une position singulière au sein de mon groupe : comme beaucoup de Français, je m'interroge. Je comptais, je compte sincèrement sur ce débat pour me faire une conviction. J'entends et j'écoute les arguments des uns et des autres. Je commence par dire à nos collègues d'extrême gauche que je ne m'aligne pas sur une statistique, je ne me fais pas une opinion sur un sondage. Ces éléments mathématiques sont hors de propos quand on cherche à convaincre du bien-fondé de voter une telle loi.
Je ne demande qu'à être convaincu, chers collègues. Mais quand je vois les procès d'intention auxquels vous vous livrez, quand j'entends dire qu'il y aurait d'un côté les bons, de l'autre les mauvais, cela ne donne pas envie de vous suivre : vous semblez mener un combat dont le fond ne vous intéresse pas – un combat politicien.
Ce qui m'intéresse, quant à moi, c'est de me faire une conviction. J'avoue trouver ce débat sémantique un peu hypocrite, un peu fatigant. Je me suis enquis, bien entendu, des demandes des associations : elles demandent un suicide assisté, un recours à l'euthanasie – je ne les juge pas. Pour en avoir rencontré certaines comme parlementaire, j'ai compris leur demande, extrêmement claire. Au contraire, ensevelir notre débat sous la sémantique me semble assez hypocrite. Emmanuel Macron affirmait que ce débat permettrait de « regarder la mort en face », mais encore faut-il pour cela employer le bon vocabulaire. Or, je vous le dis sincèrement, très chers collègues, ce ne sont pas les mots exacts, ce n'est pas le bon vocabulaire, – cela ne correspond tout simplement pas à ce que nous sommes en train de faire – que d'appeler ça une aide à mourir.