Le groupe La France insoumise soutiendra cet amendement. Je donnerai deux arguments pour répondre à ceux qui s'y opposent. Tout d'abord, je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'il s'agirait d'un basculement anthropologique. Le droit à l'aide à mourir représente une légalisation encadrée de ce que font déjà de nombreux médecins, dont certains qui sont philosophiquement opposés au principe – et peut-être même à ce texte –, mais qui reconnaissent avoir été obligés, dans des situations spécifiques, d'aider des patients à mourir. Le législateur entérinera une évolution sociale, sortira de telles pratiques de l'illégalité, et donnera à chacun un droit nouveau à disposer de son corps. Ce débat me fait beaucoup penser à celui sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) qui, à l'époque, avait sans doute aussi été qualifié de basculement anthropologique. Les opposants à l'IVG parlaient alors d'euthanasie et ils le font encore aujourd'hui. Or, cinquante ans après, le législateur a décidé, vous le savez, d'inscrire l'IVG dans la Constitution.