Je vais apporter une réponse globale, nécessairement différente de celle de mon co-rapporteur. Depuis 2020 et la crise sanitaire, nous avons ouvert les yeux sur la dépendance de l'Europe et de la France vis-à-vis de la Russie, de la Chine et des États-Unis. Le président de la République appelle à une plus grande indépendance nationale et européenne, mais reçoit le président de la République populaire de Chine en grande pompe. La Chine et la Russie sont aujourd'hui des ennemis de la France et de l'Europe : nous devons impérativement trouver des solutions pour renforcer notre indépendance à leur égard.
L'Europe ne peut être forte qu'en ayant des Etats nations forts et respectés : il ne faut pas vendre l'identité de ces Etats à l'Union européenne. On ne peut pas laisser l'Union européenne prendre des décisions en lieu et place des Etats : dans le cadre d'une copropriété, on ne peut pas prendre des décisions à la place des copropriétaires et leur indiquer comment vivre chez eux. On ne peut pas faire sans l'Europe, mais il faut des nations fortes et souveraines, avec lesquelles coopérer. C'est la seule manière d'avoir une souveraineté industrielle forte.
La France est en retard dans plusieurs domaines, comme l'intelligence artificielle et la cyber sécurité. La plupart des acteurs que nous avons auditionnés nous ont signalé que la France n'avait pas d'armes pour se défendre dans le monde cyber. Il faut donc y consacrer des moyens financiers, et mener une véritable offensive en la matière.
Pour faire face au front de la Chine, de la Russie et des États-Unis, la France doit également travailler avec certains pays d'Afrique. Nous allons avoir besoin, pour renforcer la sécurité nationale ou européenne, d'échanges et d'engagements avec les pays d'Afrique.
Concernant la formation, il est important de revaloriser les métiers de l'industrie. On a trop souvent eu un rapport péjoratif avec nos industries. Ces industries manquent aujourd'hui de main-d'œuvre en raison des politiques passées : il faut aujourd'hui mettre un point d'honneur à ces enjeux de formation.