Ce choc de compétitivité passe également par une protection de l'industrie européenne face à la volatilité des prix de l'électricité, qui peuvent atteindre des niveaux très élevés en période de crise. Sous l'impulsion de la France, une réforme du marché de l'électricité a été adoptée au niveau de l'Union qui a permis d'aboutir à deux objectifs évoqués dans le rapport : le développement du marché de long terme de l'électricité par la conclusion de contrats d'approvisionnement qui protègent les consommateurs industriels de la volatilité des prix sur le marché spot ; la conclusion de partenariats industriels entre le producteur d'électricité et les consommateurs pour permettre à ces derniers de bénéficier d'un prix fixe pour une période déterminée contractuellement.
Enfin, nous appelons à une mobilisation efficace des financements publics et privés au bénéfice de l'innovation industrielle et des secteurs stratégiques. Si l'Union européenne est un « colosse scientifique », elle sous-investit dans la recherche et l'innovation par rapport à ses concurrents. L'intensité des investissements de l'Union en R&D est certes passée de 1,8 % à 2,3 % du PIB sur la période 2000-2020, mais reste loin de l'objectif de 3 %. Cet effort reste sensiblement inférieur à celui recensé en 2021 aux États-Unis (3,5 %), au Japon (3,37 %) ou encore en Corée du Sud (4,8 %).
Je soutiens ainsi l'établissement d'un guichet unique des dispositifs européens de financement de l'innovation. Il conviendrait également de relancer le projet d'une « infrastructure européenne du cloud » afin de construire une alternative crédible pour l'hébergement des données des entreprises de l'Union. De même, je crois indispensable la création d'un fonds de souveraineté européen qui serait alimenté par de nouvelles ressources propres.
Mais je laisse la parole sur ces points à ma co-rapporteure qui ne partage pas entièrement ces points de vue.