La tendance récente est la création de très grosses fermes qui alimentent la grande distribution. Cela se traduit souvent – mais pas systématiquement – par une dégradation de la qualité des produits. Le problème est qu'il est impossible de produire « industriellement » des tomates ou des fraises comme on produirait des boulons. En parallèle, des très petites exploitations alimentent des circuits courts. La plupart du temps il s'agit de produits bio. Il existe aussi des fermes d'agriculture biologique de mille hectares, même si l'on peut s'interroger à propos du bio industriel, notamment du point de vue environnemental. Je peux me tromper mais je pense que nous aurons à terme ces deux types d'exploitation. Quant au tissu social, il se détériorera car nous n'aurons probablement plus guère que cent mille agriculteurs. Je ne suis pas certain que la souveraineté alimentaire sera alors garantie. J'ai d'énormes doutes à ce sujet. La dégringolade du nombre d'agriculteurs ne date pas d'hier.