Tout dépend comment elles sont réalisées. J'ai cru comprendre que lorsqu'une réserve d'eau est constituée, la zone humide n'est pas supprimée mais confortée. J'habite dans le bocage bourbonnais, où les zones humides sont nombreuses. De nombreux étangs ont d'ailleurs disparu depuis l'Ancien régime. Je pense que nous allons payer très cher dans quelques années le fait de ne pas construire de réserves d'eau.
Pour autant, il ne faut pas faire n'importe quoi non plus. Nous sommes opposés à la création de grands systèmes d'irrigation qui captent de l'eau en profondeur. Nous ne sommes donc guère favorables aux « bassines ». Pour autant, nous n'encourageons pas de jeter des boules de pétanque munies de lames de rasoir sur les acteurs du chantier ou les CRS. Nous ne pouvons pas tolérer de tels actes. L'action syndicale ou revendicative ne doit pas se faire dans la violence. Nous ne serons jamais d'accord, ou tout du moins je ne l'accepterai jamais personnellement.
À propos de Sainte-Soline, un accord avait été conclu mais on s'est aperçu à un moment donné que certaines études n'ont pas été réalisées. Les bassines de Sainte-Soline sont légales et les agriculteurs ont investi. Il est difficile de remettre en cause un projet déjà lancé. On peut s'interroger sur les conséquences de ces bassines sur la nappe phréatique d'ici quelques années. Cette nappe ayant une capacité de régénération assez rapide, nous verrons ce qu'il en sera. Il faudrait éviter de renouveler ce type d'opération mais si nous créions par exemple un mini-barrage sur un cours d'eau en zone humide avec une réserve d'eau de 5 000 m², la zone humide ne disparaîtrait pas, au contraire nous en créerions une nouvelle.
Entre la simple déclaration et l'étude, il faut attendre cinq ans. Pourquoi ne pas doter des hydrologues qui travailleraient pour l'administration d'un certain pouvoir de décision ? Sur la base de leurs connaissances scientifiques, ils pourraient estimer dans quel cas de figure un projet pourrait être autorisé. Cela permettrait d'instruire un projet en quelques mois au lieu de plusieurs années.
Je suis dans une région d'élevage très vallonnée. On ne peut guère parler de continuité écologique au niveau des cours d'eau intermittents.