Pas vraiment. Nous pensons que nous devons tendre vers une moindre utilisation des pesticides mais notre analyse peut diverger sur la manière d'y parvenir. L'ivermectine est souvent ignorée mais elle influe sur la quantité d'insectes dans l'environnement. La question véritable est celle des moyens à déployer pour permettre de diminuer les doses utilisées. Nous ne pensons pas que les agriculteurs doivent être culpabilisés pour l'utilisation de certaines substances car ils ne connaissent pas d'autres méthodes de production – et leur environnement ne leur permet pas forcément d'acquérir ces connaissances. Je ne critiquerai jamais un agriculteur parce qu'il utilise des pesticides. En revanche, s'il existe des solutions techniques nous permettant de nous affranchir d'une substance, nous sommes favorables à son interdiction. Néanmoins, il ne faut pas reporter sans cesse au lendemain la recherche de solutions. Un de mes voisins, un céréalier, applique un produit anti-limaces deux fois chaque hiver. Je lui ai expliqué qu'il n'en avait pas besoin puisqu'il n'y avait pas de limaces dans ses champs. Il a répondu que la coopérative lui avait conseillé de le faire. Il a appliqué le produit sans réfléchir.
J'aimerais à cet égard évoquer la séparation du conseil et de la vente. Les coopératives sont assez ennuyées par ces règles, mais il convient que des personnes différentes soient en charge du conseil et de la vente. Les salariés des coopératives étaient assez bien payés pour donner des conseils. C'est d'ailleurs un conseiller qui avait préconisé l'utilisation d'un produit anti-limaces à mon voisin.