Un procès a tout de même eu lieu et l'agriculteur a obtenu gain de cause.
Parmi les produits dangereux, on peut également citer l'ivermectine. J'étais un producteur biologique et pour contrôler si j'utilisais de l'ivermectine, on ne réalisait pas des prélèvements sur les animaux mais on examinait la dégradation des bouses dans les champs. Si ces dernières n'étaient pas dégradées ou très lentement, cela signifiait que les insectes avaient été tués. Lors des premiers contrôles que j'ai subis, on m'a simplement demandé si j'utilisais de l'ivermectine puis les contrôleurs ont effectué des vérifications visuelles dans mes champs. Le contrôle était très rapide.
Si nous utilisons ces produits, c'est pour tuer des insectes ou des champignons. Ils ont donc des conséquences. Tout dépend aussi de la manière dont nous les utilisons. Les industriels n'ont pas intérêt à publier des rapports qui critiquent leurs propres produits. Nous pourrions établir un parallèle avec des affaires qui ont impliqué certains médicaments utilisés en santé humaine. Ne comptons donc pas sur les industriels pour nous prévenir sur la dangerosité de leurs produits.
Comment pouvons-nous nous passer de ces produits sans pénaliser notre production ? Pour les vignes, nous pouvons par exemple utiliser des variétés résistantes, mais n'existe-t-il pas des interdictions au niveau européen pour les utiliser ? Il me semble que oui. Nous pourrions travailler sur ce terrain afin d'avoir moins besoin de produits phytosanitaires. Si nous ne le faisons pas, nous ne trouverons jamais de solutions ; si nous le faisons, nous en trouverons peut-être.