Le MODEF n'est pas le seul à avoir critiqué l'évolution de la PAC en 1992. De grandes manifestations ont été organisées et toutes les organisations syndicales ont participé à ce mouvement. Le fait de passer de prix agricoles à des subventions a provoqué un réel émoi dans le monde agricole. Le principe était choquant. Les revenus de beaucoup d'agriculteurs sont constitués d'aides publiques – les aides PAC. Ils ne le vivent pas particulièrement bien. Peuvent-ils s'en passer aujourd'hui ? Non. Pouvons-nous continuer avec ce système ? Non plus. Nous devons faire en sorte que le travail ait toujours une valeur. Cette transformation n'est pas évidente à réaliser car les subventions jouent aujourd'hui un rôle structurant. Notre revendication est de mettre en place un système de prix rémunérateurs. Cela déplace la problématique sur un autre terrain : comment faire en sorte que chacun ait accès à de la nourriture de qualité à un prix abordable ? Mais c'est un autre débat, et nous ne devons pas être les dindons de la farce. Ce ne sont pas les agriculteurs qui doivent trouver la solution de ce problème de société.