Intervention de Guillaume Vuilletet

Réunion du lundi 27 mai 2024 à 14h30
Commission d'enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Vuilletet, rapporteur :

Je suis d'accord avec Cécile Rilhac concernant l'utilité de Météo-France et son influence sur les décisions prises. Il faut faire en sorte que les populations acceptent les règles de prévention imposées au nom de l'intérêt général et de leur propre sauvegarde. Mais quand on a le choix entre faire l'autruche et quitter sa maison en raison d'un risque qui pourrait se concrétiser dans les quarante ans à venir, on peut être tenté par la première option. Il faut donc veiller à ce que les cartes soient élaborées avec une extrême rigueur, ce qui passe souvent par l'expertise de Météo-France, dont les équipements et les moyens doivent être renforcés.

En matière de recherche, notamment au sujet des sargasses, il faut miser sur une innovation capable de s'inspirer de la tradition et des savoirs locaux. Reconstituer les mangroves parce qu'elles permettent d'absorber une partie des aléas, c'est tenir compte d'un savoir local très ancien. Le raisonnement vaut pour les matériaux : il faut choisir ceux qui sont non seulement biosourcés, mais aussi maîtrisés par les populations locales qui savent les utiliser pour leur résistance aux aléas.

S'agissant de l'importance de la culture du risque, je voudrais rappeler le projet « Paré pas paré », destiné aux élèves de CM1, CM2 et sixième de La Réunion. Il permet aux enfants de s'approprier complètement la gestion du risque et, comme dans d'autres domaines, de devenir prescripteurs.

Madame Mélin, les ARS interviennent dans le cadre du plan Orsec. En cas d'aléa majeur, on est projeté dans un autre monde, régi par ses propres règles. Nous avons réfléchi aux renforts potentiels et à l'opportunité de prépositionner des moyens. On nous a répondu – et je fais confiance aux professionnels sur ce point – qu'il était préférable de laisser des moyens à distance pour éviter qu'ils ne soient eux-mêmes affectés par les aléas.

Il est vrai que nous nous sommes peu intéressés aux fonds européens – mais les contributions des groupes peuvent pallier ce manque. Le principal d'entre eux est le Fonds de solidarité de l'Union européenne, intervenant a posteriori, dont les règles ont été beaucoup assouplies. Le Fonds européen de développement régional (Feder) et le Fonds social européen (FSE) allouent 1,7 million d'euros, gérés par les services déconcentrés de l'État, aux régions ultrapériphériques (RUP) et à la Plateforme d'intervention régionale de l'océan Indien (Piroi). L'Europe laisse la prévention aux acteurs locaux et se concentre sur la réparation, ce qui est sage. En revanche, le débat reste ouvert sur le choix des nouvelles constructions, plus adaptées aux risques : doit-il être fait au niveau national ou européen ? Ma préférence va au niveau national, dont l'expertise me semble plus précise et plus solide.

Quoi qu'il en soit, je vous remercie pour vos commentaires sur le travail accompli.

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