J'ai dit que des lits de chirurgie avaient été supprimés. Je ne reviens pas sur cette déclaration ; je l'assume, parce que la chirurgie ambulatoire est une nécessité, qui correspond à la fois à l'évolution de la médecine et à une demande des patients. Lorsque c'est possible, les patients préfèrent entrer le matin à l'hôpital et rentrer chez eux le soir, ce qui suppose un accompagnement, en fonction de l'intervention. À partir du moment où il y a une augmentation – et elle a été considérable – de la chirurgie ambulatoire, il est normal que vous ayez moins de lits permanents de chirurgie et davantage de lits à temps partiel et que vous mettiez des moyens dans l'accueil et le suivi des personnes à domicile.
Je vous ai donné les chiffres : il y a eu une augmentation du nombre de lits de médecine. Le nombre de lits de soins critiques a également augmenté. La baisse globale du nombre de lits a été relativement mesurée pendant cette période, par rapport à ce que l'on avait vécu auparavant et compte tenu de la montée en puissance de la chirurgie ambulatoire. S'il y avait eu une baisse du nombre de lits de chirurgie sans montée en puissance de la chirurgie ambulatoire, vous me demanderiez ce qui s'est passé.
Quant à rouvrir des lits, je n'ai pas les éléments pour me prononcer, mais je sais que, pour ce faire, il faut du personnel. Il ne s'agit pas d'un débat théorique sur un nombre de lits. J'ai insisté, en introduction, sur la pénurie mondiale de professionnels. Si la France était le seul pays qui y était confronté, on pourrait se dire que le problème est national. Or nous sommes face à un problème beaucoup plus large, qui appelle donc des réponses qui prennent en compte ce contexte : c'est parce que nous pourrons maintenir et attirer des professionnels que nous pourrons ouvrir des lits, si nécessaire.
Les « fonctions de support », ce sont les fonctions informatique, de blanchisserie, de gestion des repas ou administratives.
Je sais, monsieur le rapporteur, que vous êtes attentif aux hôpitaux de proximité et attaché à l'hôpital. Je me suis battue pour eux et, sans GHT, il y aurait beaucoup moins d'hôpitaux de proximité aujourd'hui. Dans mon département, l'Indre-et-Loire, les hôpitaux de Loches, de Chinon ou d'Amboise n'auraient pas pu maintenir des activités si le personnel médical du CHU de Tours n'était pas allé y faire des consultations. Aucun de ces médecins n'aurait accepté de travailler à temps plein à Loches, à Chinon ou à Amboise, parce qu'il n'y avait pas assez d'actes, que leur diversité n'était pas suffisante pour entretenir leur savoir-faire et qu'ils avaient besoin du plateau technique, de la diversité des patients et des activités du CHU de Tours. Ce sont pourtant ces médecins qui acceptaient d'aller une demi-journée ou une journée par semaine dans ces hôpitaux de proximité. Le plan d'attractivité, dont j'ai parlé rapidement et qui s'adressait aux praticiens hospitaliers, permettait de rémunérer de façon nettement renforcée – jusqu'à 1 000 euros supplémentaires par mois – ceux qui acceptaient de travailler ponctuellement dans des hôpitaux de proximité. Je suis absolument convaincue que, sans la mise en commun de ces forces, il n'aurait pas été possible de maintenir des hôpitaux de proximité.
À Bercy, il s'agissait de la direction du budget. C'est une histoire ancienne, classique et répétée. J'ai obtenu des arbitrages favorables, d'autres qui l'étaient moins. On y trouvait que j'en faisais trop et que j'en demandais trop pour l'hôpital public, indépendamment même de ce que pensait l'opposition de droite à l'Assemblée nationale.