Monsieur le président Letta, cher Enrico, je vous remercie pour vos propos et votre rapport, qui se situent à l'articulation d'une double démarche : d'une part, une démarche d'approfondissement et d'intensification du marché intérieur, tel qu'il avait été mis en place sous l'impulsion de Jacques Delors au milieu des années 1980 et, d'autre part, une démarche d'adaptation, puisque ce marché intérieur changera.
En conclusion, tous nos collègues ont pu observer à quel point un homme d'État italien comme vous était profondément proche, par la culture, la langue, mais aussi les préoccupations, des problématiques qui sont les nôtres. J'y vois là la traduction de l'enrichissement mutuel de nos cultures respectives.
Pendant longtemps, j'ai assuré un cours sur l'Europe à Sciences Po. Dans ce cadre, je m'attachais à expliquer à mes étudiants que si le couple franco-allemand était très important au sein de l'Europe, il ne faisait pas tout. Ainsi, des contributions italiennes ont été à plusieurs reprises absolument décisives. Après l'échec de la Communauté européenne de défense, les Italiens et les Belges ont relancé la machine européenne ; cela n'est pas pour rien que le traité instituant la communauté économique européenne a été signé à Rome. Ensuite, dans les années 1980, MM. Craxi et Andreotti ont jeté, lors du Conseil européen de Milan, les bases politiques de l'œuvre concrète menée par la Commission européenne et Jacques Delors. Lors de la crise grecque, M. Draghi a également joué un rôle très important et je trouve très significatif que les deux récents rapports qui enrichissent la réflexion pour poursuivre l'œuvre européenne aient été produits par des Italiens.