Mon approche du sujet est différente de la vôtre. Dans mes propos et dans le rapport, je n'accuse pas les États membres. Je leur propose un pragmatisme nouveau, dont nous devons à mon sens absolument faire preuve aujourd'hui.
Vous avez cité le cas des télécoms. À l'heure actuelle, il n'existe pas de marché unique des télécoms mais vingt-sept marchés nationaux fragmentés. Aujourd'hui, un opérateur télécom chinois a en moyenne 467 millions de clients et un opérateur américain 107 millions de clients. En Europe, la base moyenne de clientèle d'un opérateur n'est en revanche que de 5 millions d'individus, en sachant qu'il existe plus de 100 opérateurs sur le continent. Dans ces conditions, cette fragmentation ne nous permet absolument pas de jouer dans le même championnat que nos compétiteurs. Nous devons donc passer à un nombre gérable d'opérateurs et nous pouvons y parvenir à l'aide d'un marché unique des télécoms. Mes propositions ne sont donc pas idéologiques mais très concrètes. Elles sont également attendues par le monde des télécoms. Quand le monde était petit, nos opérateurs télécoms disposaient d'une taille mondiale pertinente ; cela n'est plus le cas.