Je vous avoue que, quand j'ai commencé cet exercice au mois de septembre, je n'aurais jamais pensé devoir m'occuper de défense, non pas parce que ce sujet n'était pas important mais parce qu'il relevait d'un domaine extérieur au marché unique. Désormais, il me semble essentiel de pouvoir les associer et je préconise une montée en puissance vers une intégration de la défense européenne.
À ce titre, je partage totalement l'idée de Thierry Breton, dont j'ai beaucoup soutenu le travail lors des derniers mois. Depuis deux ans, l'Europe aide l'Ukraine, à travers un effort inédit et qu'il convient de poursuivre. Mais cet effort se heurte au fait que 80 % du matériel militaire fourni à l'Ukraine a dû être acheté en dehors de l'Europe. Ainsi, l'argent du contribuable européen a servi à créer des emplois en Corée du Sud, en Turquie, dans le Michigan, dans le Wisconsin. À l'opposé, seules 12 % des dépenses militaires américaines à destination de l'Ukraine ne provenaient pas de matériels produits sur le sol des États-Unis.
Je pense que l'Union européenne demeure une entreprise de paix et qu'elle doit conserver cette vocation. Cependant, pour assurer la sécurité de nos frontières et des peuples européens, il est nécessaire de dépenser de l'argent dans le domaine de la défense ; mais ces sommes doivent contribuer à aider les emplois en Europe. Or ce point essentiel est lié au marché de la défense européen, qui demeure trop fragmenté aujourd'hui, lui aussi.
Enfin, mon rapport mentionne effectivement le Royaume-Uni car j'estime que nous devons ouvrir avec ce pays des discussions pour savoir comment travailler ensemble dans le domaine de la défense.