Je prends note de vos points de vue sur la question générale, presque existentielle du marché unique. Je ne partage pas votre analyse car j'estime que le marché unique a représenté un actif très important pour l'Europe. Je le redis : en 1985, nos pays étaient des grands pays dans un monde petit. Aujourd'hui, nous sommes tous des pays moyens, voire petits, dans un monde grand. Ici réside la véritable différence. En conséquence, faire de l'Union européenne le coupable me semble être erroné.
Désormais, avec la montée en puissance de la Chine, de l'Inde et d'autres pays, notre rang a diminué et, pour reconquérir ce niveau, il nous faut hisser une souveraineté commune. Dans certains domaines, la concurrence n'est pas globale et permet de pouvoir rester petits mais, dans d'autres, l'Europe doit être capable de parler d'une seule voix. Je pense notamment à l'industrie aéronautique. Aujourd'hui, Airbus gagne dans le monde entier en raison de sa taille et de son caractère européen. Dans certains domaines, le marché unique nous aide à être plus forts.
C'est la raison pour laquelle nous devons être capables de flexibiliser nos politiques dans des secteurs, parfois en aidant les plus petits à être plus forts et parfois en disposant d'une taille critique telle qu'elle nous rend plus compétitifs.