Le projet d'intégration européenne franchit un nouveau cap avec un plan d'élargissement, ainsi que l'établissement d'un véritable gouvernement européen. Selon les informations présentées dans votre rapport, le nouveau marché unique devra prendre en compte trois aspects : contribuer à la transition écologique et numérique, poursuivre l'élargissement de l'Union européenne et renforcer la sécurité de l'Union en prenant des décisions plus exigeantes dans les domaines de la défense.
Il est clair que la fin de l'unanimité dans la prise des décisions diplomatiques pourrait gravement compromettre la souveraineté des États membres. En abolissant cette exigence d'unanimité, l'UE risque d'imposer des décisions diplomatiques et militaires à des pays qui pourraient être en désaccord, érodant ainsi la souveraineté nationale. Cette approche centralisée pourrait entraîner des tensions internes et une résistance accrue de la part des États membres soucieux de préserver leur autonomie dans des domaines qui sont cruciaux. L'Union européenne doit donc trouver un équilibre délicat entre l'intégration et le respect des souverainetés nationales, pour éviter de nuire à la cohésion et à la stabilité de l'Union, mais surtout à l'intérêt des peuples européens. Comment justifier la suppression des droits de veto tenant compte des divergences au sein de l'Union européenne ?
Vous avez indiqué avoir rencontré tous les groupes politiques au Parlement européen et également M. Delors. Je pense pour ma part qu'il aurait été surtout judicieux de rencontrer les peuples. Je viens en outre de poser la question à mon groupe politique au Parlement européen, le groupe Identité et démocratie, qui m'a indiqué ne pas avoir fait l'objet d'une demande d'entretien de votre part. Je tiens à vous rappeler que le parti que j'ai l'honneur de représenter est crédité de 33 % d'intentions de vote pour les élections européennes par les sondages aujourd'hui. Votre rapport ignore donc théoriquement à peu près 33 % des électeurs français, en attendant les résultats des élections du 9 juin.
Votre mission dans le cadre de ce rapport a, je crois, duré entre un an et un an et demi. La Commission européenne ne nous a pas apporté de réponse à la question suivante, que je souhaite donc vous poser : quelle a été la tarification du rapport qui vous a été commandé ? En tant qu'ancien président du Conseil italien, pouvez-vous, en toute transparence, nous répondre sur ces montants, ainsi qu'à mes questions concernant la souveraineté et le droit de veto ?