Selon moi, la première des priorités consiste à financer la transition verte, juste et numérique lors des cinq prochaines années. Si tel n'est pas le cas, nous allons dans le mur. Lors de mes nombreuses discussions, j'ai pu constater qu'il existe aujourd'hui une profonde division entre deux groupes de pays sur l'opportunité de conduire de nouveaux efforts communs, à travers un nouveau plan NextGenerationEU.
Le sujet principal consiste à mener une initiative commune, ancrée à la fois sur l'investissement privé – évidemment rentable pour les épargnants – et l'argent public. Si nous y parvenons, il sera possible de trouver un accord entre les Vingt-sept et, surtout, d'éviter la fuite de ces capitaux en dehors de l'Europe en raison de la fragmentation des marchés financiers européens, qui nous rend aujourd'hui tous plus faibles. Il suffit d'observer à ce titre le classement des dix plus grandes banques d'investissement dans le monde.
De mon point de vue, il est donc essentiel de mettre la finance au service des besoins nouveaux auxquels nous sommes confrontés. Par ailleurs, dans mon propos liminaire, je n'ai pas évoqué deux autres sujets, qui sont également incontournables : d'une part, le financement des besoins de défense – en sachant qu'une partie de ce financement doit être dirigé vers la défense commune européenne – et, d'autre part, l'élargissement, sujet éminemment délicat mais qui doit être traité.