Nous débutons l'examen d'un des articles les plus importants et les plus attendus du projet de loi. Alors que 60 % des Françaises et des Français déclarent souhaiter mourir chez eux, la réalité est tout autre, puisque 53 % des décès ont lieu à l'hôpital.
La France manque de solutions d'accueil intermédiaire entre l'hôpital et le domicile ; la Convention citoyenne sur la fin de vie le déplorait également. La création des maisons d'accompagnement vise à remédier à ce manque. Les personnes en fin de vie, dont l'état médical serait stabilisé et ne nécessiterait pas de prise en charge particulière, mais qui ne pourraient rester ou retourner à leur domicile, pourraient enfin bénéficier d'un accueil et d'un accompagnement hors des murs de l'hôpital, quel que soit leur âge.
Pour répondre à cette demande, nous devrons mener plusieurs batailles lors de l'examen de cet article. D'abord, nous devrons lutter pour garantir les moyens nécessaires au déploiement des maisons d'accompagnement. Nous devons fixer des objectifs clairs pour garantir tant un accès équitable aux maisons d'accompagnement sur l'ensemble du territoire que leur proximité. Nous proposons ainsi d'inscrire dans la loi l'objectif de création d'une maison d'accompagnement par département à l'horizon de 2034.
Puis, nous devrons mener une bataille pour garantir un nombre suffisant de personnels qualifiés dans ces maisons, afin de répondre aux besoins uniques des personnes en fin de vie et de leurs proches.
Enfin, nous lutterons contre l'appétit toujours plus vorace des néolibéraux et des capitalistes. En commission spéciale, nous avons obtenu une grande victoire, en interdisant le caractère lucratif des maisons d'accompagnement.