L'article 1er quater revêt une très grande importance à mes yeux. Il est issu des travaux de la commission spéciale, qui a souhaité mentionner dans la loi non seulement la formation de l'ensemble des professionnels de santé aux soins palliatifs et aux soins d'accompagnement, mais aussi la formation de spécialistes dans ce domaine. Une disposition introduite par un amendement que j'ai présenté prévoit ainsi la création d'un diplôme d'études spécialisées de médecine palliative et de soins d'accompagnement.
À la faveur des auditions que nous avons menées, nous avons tous pu constater qu'il y avait, dans les professions médicales et paramédicales, un manque cruel de culture palliative et de formation aux soins palliatifs et d'accompagnement. Dès lors, dans ce projet de loi, il est apparu nécessaire de résoudre deux grands problèmes : d'une part, l'implantation d'USP partout sur le territoire national ; d'autre part, la diffusion progressive de la culture palliative au sein du corps médical et paramédical. Il faut absolument que tous ces professionnels suivent une formation à la fois initiale et continue en la matière.
Or le Gouvernement s'apprête à défendre un amendement visant à supprimer les alinéas 1 à 4 de l'article 1er quater, relatifs à cette formation initiale et au DES que j'ai évoqué. J'en suis très surpris, pour ne pas dire que les bras m'en tombent ! Si nous votons cet amendement, cela sous-entend que la formation n'est pas importante, alors même qu'elle est, à l'évidence, essentielle. Surtout, cela veut dire que les soins palliatifs n'ont pas vocation à relever d'une spécialité médicale. Or, depuis deux ans, j'entends en permanence qu'il y a un manque de structuration et de reconnaissance de la filière hospitalière de soins palliatifs, et qu'il est indispensable de créer une spécialité. Les soins palliatifs et d'accompagnement ne sont-ils pas assez importants pour justifier l'existence d'une spécialité, au même titre que la dermatologie, la cardiologie ou les urgences ?