…contre 13,3 % au niveau national.
Le rapport de la Cour des comptes sur le système éducatif dans les académies ultramarines du 10 décembre 2020 explique que, si nous devons répondre à la forte revendication à l'égalité de traitement des élèves dans ces territoires, il faut néanmoins que l'éducation nationale apprenne à y appliquer différemment certains dispositifs. À travers cette proposition de loi, il nous est proposé d'utiliser les langues premières pour tenter d'y remédier. Il y a plus de dix ans, la loi pour la refondation de l'école de la République a inscrit la possibilité du recours à ces langues pour l'acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Cela s'est traduit dans le code de l'éducation par la formulation suivante : « des approches pédagogiques spécifiques ». Nous devons désormais préciser le type de pratique qui permettra de les appliquer, en l'occurrence l'apprentissage des langues premières.
Dans les académies ultramarines, des enfants vivent dans des communautés multilingues et ce n'est qu'à l'école qu'ils découvrent le français. Ce décalage de connaissance aboutit souvent à des résultats d'apprentissage médiocres, à des redoublements et à l'abandon scolaire. Pour bien faire, il faut aussi valoriser la langue parlée dès la petite enfance car cela permettra au jeune d'être reconnu dans son identité. Il est également nécessaire de mettre l'accent sur la formation des enseignants et sur la production de matériel didactique.
Surtout, il est indispensable d'améliorer les mobilités dans ces territoires et les conditions de vie de leurs habitants. Nous le savons, en France, l'origine sociale a un impact important sur la réussite scolaire, or nos compatriotes ultramarins scolarisent un nombre bien plus important que l'Hexagone d'enfants issus de milieux modestes.
Pour conclure, nous devons tout faire pour relever le défi que représente la lutte contre ces inégalités scolaires récurrentes qui débouchent nécessairement sur des inégalités sociales et économiques entre les habitants des territoires ultramarins et ceux de l'Hexagone. Ici comme à l'autre bout du monde, ainsi que le soutient le sociologue François Dubet, l'égalité scolaire est un enjeu de survie pour la démocratie.